Un semblant de bien être !

Une brusque bonne humeur m’assaille ce soir. Il parait plus supportable de vivre à présent. un peu de fatigue. Un petit sourire à la con sur le bord des lèvres et un sourcil relevé en forme de point d’interrogation.
Ce matin je ne me suis pas reluqué la face avec dégoût. Je me suis fait un clin d’oeil dans le miroir puis j’ai étalé un petit boudin de dentifrice sur ma brosse à dent éclatée comme un vieux plumeau.

C’est vrai que j’ai remis les mêmes fringues qu’hier, hormi les chaussettes et le caleçon. C’est vrai que je n’ai pas mis d’écharpe dans le but de tomber durement malade. Les habitude sont coriaces chez moi.

Alors j’ai eu envie de changer un peu les choses. Au lieu de me diriger vers la gare RER pour me laisser aspirer par une foule en sueur, je suis allé au café, près de chez moi. J’ai choisi une banquette bien moelleuse et sans trou, face à la place où les passants préoccupés marchent d’un bon pas.

J’ai bu un café. Puis un second. Puis un troisième. Et enfin un quatrième. Je me suis alors aperçu que je tremblais terriblement. La cafeine avait désorganisé mon putain de métabolisme. J’avais la sensation d’être boursoufflé de partout, d’avoir une tronche d’orque malheureux.

Et pourtant, voila, je me sentais parfaitement « emphasé » avec ce corps que je ne commandais plus. En me levant, j’avais la démarche d’un robot rouillé tentant de rejoindre au plus vite son usine-éprouvette.

Idées idiotes…

Le Cassius 99 remix m’est revenu dans les oreilles. ça date. Mais c’est toujours aussi bon… Pas aussi soupe que la House filtrée d’aujourd’hui (ça existe encore d’ailleurs?). Bref, j’ai commencé à me déhancher à côté du mec qui jouait au flipper. Il était nerveux, il secouait la machine comme un dingue. Et son regard, par intermittence se braquait vers moi. Flingueur le mec. J’étais bien, hapé par le rythme suave du morceau qui tapait dans mon crâne.
« Oh tu dégages connard! » Il avait une voix assez fluette le mec. Mais le mec avait aussi des bons bras de bastonneur. Et le mec ne savait pas que je ne le craignais pas. J’étais super bien. J’accentuai le déhanché, le féminisant à outrance, afin de remarqué, au centre de toute cette haine, une lueur d’envie.
Son bras-acier s’est détendu vers mon torse à une très grande vitesse. Mon corps s’est désarticulé avnt de fracasser le bord du comptoir. « Bon la tarlouze tu te casses maintenant » a dit le patron. J’ai fait « non » du doigt, avec un air malicieux. Et bing! direct du droit dans le cartilage de mon pif.
Dehors il commençait à pleuvoir. j’étais assis, le cul dans une flaque, un sourire béant aux lèvres. Je me sentais bien. Ailleurs. Libre.

Alors je suis rentré chez moi avec un gros bouquet de roses, que j’ai offert à ma femme qui était encore au lit. « Tu bosses pas aujourd’hui? »
« Je bosse plus ».
« Tu t’es battu? »
Une sorte de dispute brumeuse s’est ensuivie. Ma femme était hors d’elle et ne comprenait rien à mon attitude.
Pourtant, il était évident que j’étais de nouveau bien, prêt à bouffer le monde, libre, inconscient, plein d’énergie.

Un grand doigt divin poilu s’est posé sur mon front ce matin. Une voix rauque, un peu grotesque du fait de l’echo, m’a dit: « Chiurpata ». Ok. ça doit vouloir dire quelque chose. je concacrerai ma vie à décoder ce message.

Ce soir, vautré là dans mon canapé, j’étudie la possibilité de nettoyer ma vie.
Demain, je balancerai tous ces meubles dans la rue, je dirai à ma femme de partir. Et j’étudierai cette sensation de bien-être qui ne semble plus vouloir me quitter.

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